Les groupes pharmaceutiques pourraient entraver encore davantage le développement des génériques si on leur accorde la possibilité de "communiquer" sur leurs médicaments, comme le préconise la
Commission européenne, a indiqué vendredi la Mutualité française.
Dans un communiqué, la Mutualité, qui affirme fédérer la quasi-totalité des mutuelles françaises, a demandé "à la Commission européenne de reconnaître le caractère anticoncurrentiel des
stratégies des laboratoires princeps (produisant des médicaments +de marque+ dont ils possèdent les brevets, ndlr) pour entraver le développement des médicaments génériques en Europe".
Elle a aussi noté que "la libéralisation de l'information prévue dans la proposition de directive sur l'information des patients risque de constituer un nouvel outil d'entrave au développement
des génériques. Les laboratoires préfèreront informer sur les médicaments princeps".
Pour la Mutualité, "la politique européenne du médicament (...) doit être aujourd'hui prioritairement examinée du point de vue de la santé et non du seul point de vue industriel".
La Commission européenne a estimé début décembre que les groupes pharmaceutiques doivent pouvoir "communiquer" sur leurs médicaments vendus sur ordonnance mais sans verser dans la publicité, une
proposition immédiatement critiquée par les organisations de consommateurs.
Le 28 novembre, la Commission avait accusé les grands laboratoires de gêner l'accès au marché de médicaments moins chers, notamment génériques (équivalents aux produits "de marque" dont le brevet
est arrivé à échéance).
[ 13/02/09 - 19H03 - AFP ]