L’industrie pharmaceutique dit oeuvrer à l’accès aux soins pour tous mais se désengage des domaines les moins rentables.
Les entreprises du médicament ne cessent de le répéter : leur mission consiste à garantir l’accès à des soins de qualité pour tous. Mais, dans les faits, cet objectif est relégué au second rang. Il suffit de prendre l’exemple du paludisme : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il y aurait 500 000 cas déclarés chaque année, dont seulement 3 % bénéficient de traitement. On note d’ailleurs une recrudescence de la maladie en France, avec 5 588 cas, soit une hausse de 5 % en 2007. « Le germe de cette maladie est devenu résistant à toute antibiothérapie et pourtant, aucune nouvelle recherche n’est faite sur le sujet », illustre Louisette Charroin, responsable CFTC du secteur pharmacie qui porte cette question au nom de l’intersyndicale CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC et UNSA. « Le seul traitement qui existe date des années soixante », précise-t-elle. Autre cas flagrant du désengagement des laboratoires : la recherche sur le sida, où quasiment plus rien ne se fait. « La tendance est de n’effectuer les recherches que dans les domaines les plus rentables financièrement et pour les populations les plus favorisées. Seul le paramètre "fort retour sur investissement"déclenchera ou non la mise sur le marché d’un produit », dénonce l’intersyndicale. Les brevets et le prix élevé des traitements constituent un autre frein à l’accès aux soins pour tous dans le monde. Pourtant, il existe des mécanismes juridiques qui pourraient permettre de sortir de cette logique : les licences obligatoires. Les autorités publiques nationales peuvent en effet autoriser l’exploitation d’un brevet par une personne tierce sans le consentement de son propriétaire si des raisons d’intérêt public le justifient. Mais la réalité est tout autre. L’application de cette possibilité se heurte au puissant lobby de l’industrie pharmaceutique parce qu’elle met en jeu la logique de mondialisation économique et, de fait, les profits induits. A. C.
Les entreprises du médicament ne cessent de le répéter : leur mission consiste à garantir l’accès à des soins de qualité pour tous. Mais, dans les faits, cet objectif est relégué au second rang. Il suffit de prendre l’exemple du paludisme : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il y aurait 500 000 cas déclarés chaque année, dont seulement 3 % bénéficient de traitement. On note d’ailleurs une recrudescence de la maladie en France, avec 5 588 cas, soit une hausse de 5 % en 2007. « Le germe de cette maladie est devenu résistant à toute antibiothérapie et pourtant, aucune nouvelle recherche n’est faite sur le sujet », illustre Louisette Charroin, responsable CFTC du secteur pharmacie qui porte cette question au nom de l’intersyndicale CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC et UNSA. « Le seul traitement qui existe date des années soixante », précise-t-elle. Autre cas flagrant du désengagement des laboratoires : la recherche sur le sida, où quasiment plus rien ne se fait. « La tendance est de n’effectuer les recherches que dans les domaines les plus rentables financièrement et pour les populations les plus favorisées. Seul le paramètre "fort retour sur investissement"déclenchera ou non la mise sur le marché d’un produit », dénonce l’intersyndicale. Les brevets et le prix élevé des traitements constituent un autre frein à l’accès aux soins pour tous dans le monde. Pourtant, il existe des mécanismes juridiques qui pourraient permettre de sortir de cette logique : les licences obligatoires. Les autorités publiques nationales peuvent en effet autoriser l’exploitation d’un brevet par une personne tierce sans le consentement de son propriétaire si des raisons d’intérêt public le justifient. Mais la réalité est tout autre. L’application de cette possibilité se heurte au puissant lobby de l’industrie pharmaceutique parce qu’elle met en jeu la logique de mondialisation économique et, de fait, les profits induits. A. C.
Article paru dans l'Huma le 19 juin 2009
Voir aussi dans la même édition : http://www.humanite.fr/2009-06-19_Politique_Grippe-porcine-la-belle-affaire