The Télégraphe daté du 31 octobre 2012 http://snicic.gsk.over-blog.com/article-d-apres-the-telegraph-gsk-compte-revoir-son-organisation-europeenne-112387470.html se faisait l’écho d’une réorganisation des opérations européennes de GSK, avec à la clef « une baisse significative des effectifs ». A. Witty, refusait alors de donner des détails.
La communication du groupe s’est faite plus précise la semaine dernière, même si on ne sait toujours pas ce que serait l’impact humain de cette décision. Volonté de ménager les salariés en les épargnant une annonce trop brutale ? Sans doute ! Quoi qu’il en soit nous savons maintenant que GSK devra économiser au moins 1.15 milliard d’euros par an d’ici 2016 en restructurant sa R&D, sa production et ses activités pharma en Europe (1) ! Plusieurs pistes sont envisagées tels que le raccourcissement des cycles de production et l’optimisation de la gestion des stocks, ou encore l’accroissement de la productivité de la Recherche Clinique. Mais rien sur une plus que probable coupe dans les effectifs. Les sites français de GSK : Evreux, Notre-Dame-De-Bondeville, Mayenne, les Ulis et Marly, sont donc dans le scope de cette décision.
Jean qui pleure et Jean qui rit ? - Dans le même temps les actionnaires sont aux anges : afin de les contenter GSK a annoncé une hausse des dividendes 2012 de 6% ainsi qu’un programme de rachats d’action de 1 à 2 milliards de livres cette année. En 2011 GSK a déjà affecté 90% de sa trésorerie d’exploitation aux dividendes et aux rachats d’actions, tandis qu’il consacrait respectivement 2% et 4% aux investissements d’exploitation et aux acquisitions.
Les salariés savent ce que cette annonce signifie, même si au siège social de Marly, elle n’a suscité à ce stade qu’une réaction du bout des lèvres et un quasi silence des syndicats siégeant au Comité Central d’Entreprise.
La réaction est venue de l’Unité de production Thrombose de Notre Dame De Bondeville près de Rouen après la nouvelle d’une fermeture possible du site dans la presse internet http://www.challenges.fr/entreprise/20130207.CHA6070/glaxosmithkline-gsk-france-se-met-au-regime-minceur.html. Malgré le démenti officiel de la direction, le doute s’est installé: s’agit-il d’une fuite volontaire ? On devrait très vite le savoir.
En négociation au Siège jeudi dernier sur un accord de méthode, prélude à la réorganisation des services supports (projet CBS), la CGT a interrogé la direction sur l’articulation du plan de départs volontaires touchant 66 salariés à Évreux avec ce projet de réduction des coûts : les plans en place ou à venir (PDV à Évreux, CBS sur les services support…) couvriront-ils pour la France l’exigence d’économies du groupe ? Les réponses données ne permettent pas d’y voir plus clair. A la question de la CGT au PDG France en présence des salariés réunies dans un amphi au siège social jeudi : « La Direction cite beaucoup de chiffres mais quel budget prévoit-elle pour faire face aux conséquences sociales de cette décision du groupe ? », la direction France ne peut rien dire. Rendez-vous en mars ou en avril pour en savoir plus.
Pourtant la direction demande aux salariés de rester mobilisés sur leur priorité pour délivrer « la meilleure performance possible ». Comment rester dans ces circonstances motivés et dans sa meilleure forme professionnelle avec autant d’incertitudes sur son avenir, à moins d’être doté d’une constitution hors normes… ou d’être prêt à lutter pour garder un emploi !
(1) Britain's biggest drugmaker said a new program to restructure European operations, drug manufacturing and research would save at least 1 billion pounds ($1.6 billion) annually by 2016, with related charges of 1.5 billion pounds. http://news.yahoo.com/gsk-promises-growth-2012-shortfall-122047387--finance.html
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