Nous avons tous gardé à l’ esprit que la profession de Visiteur Médical a été clouée au pilori suite à un rapport de l ’IGAS qui mettait en avant que la profession ne faisait que favoriser la prescription, et par conséquent participait à accentuer le trou de la Sécurité Sociale.
S ’en est suivie la prise de décision du gouvernement, au travers de la HAS (Haute Autorité de la Santé), de créer et d ’imposer une charte de la visite médicale afin que celle-ci revienne à ce qu ’elle doit être : un vecteur d ’information et de formation du corps médical sur les avancées thérapeutiques, les nouveaux médicaments et molécules ; cela dans un cadre éthique, en toute impartialité, sans aucune obligation de résultat d ’ordre lucratif. Ce que d ’ailleurs ont toujours revendiqués les salariés VM en opposition à ce que leur imposent les laboratoires, des visites ciblées après études de marchés, information uniquement sur les molécules ou les médicaments les plus rentables, des secteurs géographiques de visites organisés seulement en fonction du potentiel de chiffre d ’ affaires, laissant toute une partie du corps médical en dehors du système.
Cette mise sur la place publique et la prise en compte de l ’administration ne sont pas sans contrarier les laboratoires qui refusent que leur soit opposé quoi que ce soit à leur politique de rentabilité à tout prix, n’ayant aucun scrupule à bafouer ce qui est leur vocation première : être une industrie au service de la santé publique.
Ils ont réagi : dans un premier temps, en modifiant la convention collective de la profession pour faire disparaître à terme le Visiteur Médical à qui il était interdit tout acte commercial et, dans un deuxième temps, en créant de façon unilatérale et sans aucune concertation avec les administrations ou les Organisations Syndicales une nouvelle carte professionnelle intitulée APM.
APM signifie « Attaché à la Promotion du Médicament », cette carte créée par les labos autorisera tous les salariés qui en sont possesseurs à faire de la visite médicale, mais aussi à vendre en officine et autres la production des laboratoires. Comment l ’éthique et l ’impartialité de la visite pourraient-elles être préservées dans de telles conditions ? Comment un salarié APM pourrait-il visiter un médecin, lui donner toutes les informations concernant un nouveau médicament : indications, contre-indications, effets secondaires etc…tout en sachant qu ’il sera rémunéré en fonction de ce qu ’il aura réalisé en ventes en pharmacie ? Ne se posera-t-il pas la question « si je donne la totalité des infos à ce médecin, cela va réduire sa prescription, et donc le chiffre à la pharmacie voisine que je vais avoir après ? Quelle sera sa décision sachant que sa plus grosse partie de rémunération sera fonction du chiffre d ’affaires réalisé ?
La FNIC CGT ne peut que s’insurger face à une telle situation, le gouvernement et les administrations doivent réagir et intervenir. Ce n’est pas le patronat qui doit faire sa loi, encore moins quand il s’agit d’une industrie au service de la santé publique et qui tire ses revenues de la Sécurité Sociale.
La FNIC CGT demande à ce que soient imposés aux labos la préservation et le retour à une véritable visite médicale, éthique et non soumise à des critères de rentabilité.
Il en va de la santé publique, on ne le dira jamais assez
Fédération Nationale des Industries Chimiques CGT