Une intéressante décision de justice a été rendue le 5 septembre dernier par le tribunal de Grande Instance de Nanterre. Celui-ci a condamné le mode d’évaluation des salariés que voulait mettre en place la direction du groupe de presse et d’édition Wolters Kluwer. La justice retoque le projet au motif que : « les critères mis en place restent flous et ne permettent pas de savoir si ce sont des compétences et des objectifs concrets qui sont jugés ou si (...) ce sont des comportements qui sont évalués avec le risque de subjectivité d’une notation basée sur le comportement du salarié devant adhérer à des valeurs d’entreprise ». L’intersyndicale du groupe se félicite de ce résultat juridique car elle réclame « une évaluation centrée sur la réalité du travail, plutôt que sur des comportements non-professionnels, appréciés sur la base de valeurs totalement subjectives ». On a vu combien ces systèmes d’évaluation peuvent être mortifères. Ils conduisent à des comportements indignes, à une individualisation des salariés, à un isolement au sein des équipes de travail. Ils sont le point d’appui pour une individualisation des rémunérations devenue massive. Ce jugement n’est pas une fin en soi, les salariés de Wolters Kluwer vont l’utiliser comme levier. Mais cette décision, sans doute susceptible d’appel doit donner confiance pour combattre ces systèmes d’évaluation.
Documents : http://www.ugict.cgt.fr/nvsite/doc/doc0732.pdf